Photo A. Grattoni
Sous-marin S637 ESPADON de 1200 tonnes classe Narval - À Lorient : Silhouette avant refonte


 Membres de l'association qui ont embarqué sur l' ESPADON


Le 22 septembre 1961 alors qu'il est à l'immersion périscopique l'ESPADON et le sous-marin ex-Allemand type VII-C LAUBIE de 620 tonnes entrent en collision, ce qui entraîne la mise à la retraite prématurée du LAUBIE.

En ce mois de septembre 1961, les deux derniers nés des sous-marins type Narval, Espadon et Morse reconnaissable à leur livrée vert émeraude qui détonnait avec  la couleur noire des sous-marins basés à Toulon, étaient  donc affectés temporairement à la 1ère ESM pour des expérimentations de torpilles acoustisques et à sonar actif nouvellement en service dans la sousmarinade, aux ordres du GETDL.

Un exercice entre un sous marin chassé (Le Laubie) qui transitait au schnorchel, et un sous-marin chasseur (l'Espadon) qui devait lancer d'abord une torpille acoustique sur le Laubie au schnorchel, puis une torpille à sonar actif lorsque  le chassé venait en immersion profonde. 

La particularité du Laubie qui était un ex type VII-C allemand, c'était d'avoir un schnorchel rabattable sur la plage avant. au contraire des types S anglais possédant un schnorchel rabattable sur la plage AR.

Les deux sous-marins sont à l'immersion périscopique et la silhouette particulière des aériens du Laubie avec le schnorchel devant les périscopes de veille et d'attaque a pu prêter à confusion quant à sa route.


L'accident raconté par Christian LECALARD alors embarqué sur l'ESPADON comme QM2 torpilleur au poste de combat aux TLT avant


Sur l'Espadon, nous sommes au poste de combat avec les portes avant des tubes trois et quatre ouvertes prêt à faire feu. Brusquement le sous-marin prend de l'assiette négative et s'ensuit un violent choc qui nous propulse sur le parquet. La minute suivante, le sous-marin prend une gite importante, et  toujours en assiette négative se stabilise à 100 mètres. Sous l'effet de la chasse aux ballasts, nous remontons rapidement avec une forte assiette positive. Quelques temps après notre arrivée en surface, la diffusion générale ordonne à l'équipe de pont de se mettre en short et brassière de sauvetage et d'accéder à la plage avant à notre arrivée sur le pont, nous voyons le Laubie à quelques encablures en train d'affaler son schorchel avec la gabare à ses côtés.. Du côté de l'Espadon, le sonar avant est à 180° contre le ballast et ne tient plus que par deux cornières.

Le kiosque est aussi touché et les périscopes sont pliés. Ordre nous est donné de sortir le dinghy. Le timonier et moi, allons dans le canot pour essayer de passer une aussière autour du sonar pour ne pas le  perdre.

La manoeuvre n'est pas facile avec le clapot et finalement, nous finissons la tâche à cheval sur un boudin du dinghy qui a été projeté sur les superstructures déchiquetée du sonar. Les volets d'étraves des tubes lances torpilles ont disparus.et les superstructures sont arrachées au raz des portes avant des tubes.

À part un torpilleur qui a prit  une caisse d'outillage sur le pied tout le monde va bien.

La chance a voulu que nous propulsions le Laubie en surface, ce qui l'a aidé grâce à sa pompe d'assèchement, d'étaler une voie d'eau dans le compartiment avant. C'est donc à faible vitesse, pour ne pas perdre le sonar, que nous avons regagnés Toulon.

Le Laubie a pu rentrer au bassin mais, irréparable, il a été condamné et mis à la ferraille.

Quant à nous, après avoir construit un carlingage à la place du sonar, nous sommes remontés à Lorient en surface pour y subir un carénage complet.

1961 - La proue de l'ESPADON (S637) après sa collision en plongée avec le LAUBIE (S610)

1961 - La charpente avant de l'ESPADON (S637) a souffert après sa collision en plongée avec le LAUBIE (S610)

1961 - Le massif de l'ESPADON (S637) a aussi subit le choc de l'abordage avec le LAUBIE (S610)

Photo Christian Lecalard
1961 - Les traces de pneus du LAUBIE (S610) sur l'ESPADON (S367) sont bien visibles suite à la collision

Photo Christian Lecalard
1961 - Le sonar avant de l'ESPADON (S367) regarde sur l'arrière après sa collision avec le LAUBIE (S610)